RSA - Heures de service d'intérêt général : la démagogie UMP

Publié le par Marie José CAYZAC

Question d’actualité prononcée par Marie-José Cayzac - Séance des 23 et 24 juin 2011

  

Il y a quelques semaines deux personnalités de l’UMP lançaient un débat sur le RSA (revenu de solidarité active), en proposant que les bénéficiaires effectuent 5 à 10 heures gratuites de travail d’utilité sociale. En un mot voici venue la version UMP du service civil obligatoire !

 

Le RSA fût, il y a quelques mois, présenté comme une mesure phare du gouvernement. Il devenait un complément d'activité et était donc une incitation au travail. Même si nous sommes nombreux à avoir appréhendé cette mesure, dénonçant notamment la faiblesse des salaires qui obligeait l'Etat à compenser, nous avions pour autant approuvé le pari de la « remise à l'étrier », en parallèle à une formation.

 

Ce qui était tu, était que le RSA remplaçait le Revenu Minimum d'insertion et l'Allocation de parents isolés. Il restait donc un revenu minimum de survie, car il ne compensait pas toujours un salaire. Faute d’emploi !

 

Pour Laurent WAUQUIEZ et Jean-François COPPE les bénéficiaires du RSA sont donc potentiellement des « tricheurs et parasites sociaux », l’assistanat n’est-il pas « le cancer de la société française ».

 

Tout est dit pour alimenter la thèse que le travail existe, que si chômage il y a, c’est de la faute des chômeurs eux-mêmes ! La réalité est toute autre et lorsque l’on est un élu de terrain, on sait combien la demande des hommes, des femmes, des jeunes c’est du travail. Nos permanences voient défiler chaque semaine tous ces allocataires qui parfois très abimés par la vie n’aspirent qu'à une chose : travailler !

 

Martin HIRSCH avait même volé au secours de son dispositif en déclarant que ces suggestions était une manœuvre machiavélique visant à récupérer une partie de l’argent budgété pour le RSA non encore affectée et de rajouter « ca me ferait mal qu’on utilise l’argent des plus modestes pour alléger l’impôt de solidarité sur la fortune ».

 

Ainsi on le voit bien, la stigmatisation des plus pauvres par la majorité présidentielle a pour but d’attiser la flamme populiste à quelques mois d’une échéance présidentielle.

 

Monsieur le Président notre vision est toute autre et sans nier quelques abus, bien minoritaires, il nous apparaît aujourd’hui essentiel d’œuvrer pour que les allocataires du RSA, qui paient l’échec cuisant du gouvernement sur le front de l’emploi trouvent auprès des collectivités les moyens de se former, de construire leur vie, de travailler.

 

Monsieur le président ne pouvons-nous pas suggérer au gouvernement d’accompagner les régions dans les parcours de formation véritables passeports pour l’emploi plutôt que dans ces heures de travail dites « d’utilité sociale »? Comment notre Conseil régional peut-il s’inscrire dans des initiatives, conduites avec les conseils généraux, en matière de formation, et plus particulièrement en direction des femmes qui sont les premières touchées ?

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